Mélenchon sur BFM

A BFM, sur un ton plus léger, Jean-Luc Mélenchon a ironisé sur une proposition de slogan pour son éventuelle prochaine campagne "la troisième serait la bonne". "Je ne suis pas le seul à qui ce serait arrivé'", s'est-il amusé. Avant de conclure: "Si au bout de tant d'années je n'étais pas prêt il faudrait que j'aille faire autre chose (rires). Je l’ai déjà été deux fois, j’ai un programme, j'ai une équipe, j’ai tout pour plaire."

Et il a même un trésor de guerre financier qui pour les journalistes n’a aucun intérêt !

En 2012 il a été candidat avec l’appui financier du PCF : en contrepartie, l’essentiel des candidatures aux législatives ont été PCF, la source de la manne financière annuelle venue de l’Etat.

En 2017 il a eu besoin de l’appui financier du Parti de Gauche et, porté par de bons sondages, il a eu accès à des emprunts, sans compter l’appui militant.

En 2022 il a accès au trésor de guerre issue du dit financement public annuel des partis politique, géré à l’économie, en prévision de la bataille des batailles. Donc, il a tout pour plaire ?

 Sauf que le président sortant n’est pas un socialiste et comme il y aura forcément un candidat socialiste, il ne va pas s’effondrer comme en 2012. Tout va dépendre du type d’union entre le PS et EELV.

Le candidat de la droite ne sera pas François Fillon donc il ne va pas subir la campagne de presse passée, même si la stratégie de Macron est de cisailler la branche de la droite (pour la gauche il fait confiance aux divisions).

Il a tout pour plaire pour que la troisième soit la bonne faisant référence à François Mitterrand en France et AMLO au Mexique.

Sauf que de telles victoires ne tiennent pas au nombre de candidatures mais aux conditions des dites candidatures, et pour le Mexique au mode de scrutin vu qu’avec celui-ci, qui arrive en tête au premier tour est élu.

 Entre 1981 et 2022 il y a juste une différence de détail : en 1981 la loi a fait passer le seuil de 100 à 500 signatures nécessaires au droit à candidater… pour que Le Pen soit exclu. Or depuis, pour diverses raisons le FN-RN s’est implanté solidement au point d’être en bonne place ! Mais qu’importe car s’il y avait un second tour Mélenchon-Le Pen, ça serait un bon moyen pour que Mélenchon soit élu plus facilement que dans un duel Mélenchon-Macron !

 Bref, Mélenchon veut faire durer le faux suspense. Comment articuler l’annonce de la candidature et la tenue de la Convention 2020 de LFI qui sera de toute façon son heure de gloire, Convention programmée pour le 28 et 29 novembre à Poitiers (admirez la qualité technique du logo de la Convention). Il annoncera sans doute début novembre qu’il proposera à la dite Convention de valider sa candidature.

Quant au clin d’œil à l’archipel toulousain (terme repris par avance par un journaliste de France 3) dans la formule "Je suis dans une logique d'archipel où des gens décident de partager un combat et des causes communes", il a l’avantage de s’appuyer sur un beau succès, sauf que d’une part à Toulouse comme dans toutes les villes le RN est quasi absent, d’autre part EELV fut en première ligne (ce qui ne sera pas le cas pour sa présidentielle), et enfin comment ne pas noter que l’élection municipale une fois passée, l’archipel s’est désintégré ! Il lui faudra autre chose pour se donner des ailes. J-P Damaggio