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Vie de La Brochure
17 juin 2022

Le congrès des écrivains toujours 1937

16 juillet Huma

Même après l'écriture d'un livre sur le sujet je reste passionné par ce tournant de l'histoire que fut juin-juillet 1937. Donc, à titre de document je reprends ce compte-rendu de l'Humanité. JPD. 

L'Humanité 17 juillet 1937

 DÉFENSE DE LA CULTURE ET DE LA PAIX

Les émouvantes assises du congrès international des écrivains

 Les marins du Trégastel viennent saluer les congressistes

 Il y a deux ans, à Paris, le Ier Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, se séparait en décidant que le IIème congrès siègerait en Espagne, à Madrid.

Cette année, les écrivains de tous les pays ont eu à réaliser leur promesse. Ils l’ont tenue en allant dans cette Espagne qui, depuis un an lutte pour la liberté et pour la paix dans le monde.

Ces circonstances avaient conféré aux émouvantes et importantes assises, dont nous avons rendu compte et qui se tinrent successivement à Valence, dans Madrid bombardés et à Barcelone, une signification poignante. Cette signification s'est retrouvée hier au soir à Paris, tout au cours de la première des trois séances de clôture, que le II congrès international, commencé en Espagne, célèbre dans la capitale.

Bien avant l’heure d'ouverture, une foule considérable de congressistes et d'invités, se pressent devant le théâtre de la Porte Saint Martin. Peu à. peu, les écrivains, le public et la presse, prennent place dans la coquette salle.

Sur le plateau, une longue table et dans le fond de la scène, un immense portrait extraordinairement vivant et d'autant plus poignant, du jeune et grand poète andalou, Federico Garcia Lorca, fusillé dans Grenade par Franco.

Nous remarquons au parterre de nombreuses personnalités des lettres et des arts, parmi lesquelles. Jean-Richard Bloch, co-directeur de Ce soir Jean Guéhenno, Tristan Tzara, Jean Cassou. Cependant, sur la scène, le grand écrivain allemand Heinrich Mann, qui doit présider, prend place. Il est entouré, de plusieurs écrivains : José Bergamin (Espagne); Langston Hugues (U.S.A.), Stephen Spendler (Angleterre), Mme Karin Michaelis (Danemark) Pablo Neruda (Chili), Nicolas Guillén (Cuba), Vichnievski (U.R.S.S.) et d'André Chamson, Louis Aragon et Paul Nizan. L'écrivain français René Maran siège avec eux-

Le président ouvre les assises en prononçant une allocution d'une noble élévation. Il situe de suite tout le sens de ce congrès, en disant : « J'envie ceux de mes confrères qui ont trente ans, et qui se battent sur le front de la liberté ».

Ce front de la liberté est aussi celui de la défense de la culture et de la paix. L'Espagne, à cause de la force immense de solidarité que son peuple manifeste, non seulement à l'égard de lui-même, mais à l'égard de tous les pays de la terre, car il combat pour eux aussi, doit être sauvée, et c'est le premier devoir de tout homme qui pense d'aider à la sauver. Des applaudissements chaleureux saluent sa péroraison.

André Chanson est chargé de raconter ce que fut la première partie du congrès, déroulée en Espagne. Il le fait avec une chaleur, une intelligence, une émotion, qui va, soulever à plusieurs reprises la salle.

Il dépeint l’Espagne que les congressistes ont trouvée. Une Espagne «couverte des promesses de la moisson», une Espagne qui travaille courageusement aux tâches de la guerre et aux tâches de la paix pour construire les bases de la félicité, du bonheur, de l'abondance pour tout son peuple. Mais, dit-il, ces promesses, cette œuvre sont guettées par la mort, sont frappées par la mort, dans l'enfer des bombardements.

Les applaudissements montent, tandis qu'il se rassie, rebondissent, tandis qu'une délégation des marins du « Trégastel » vient apporter aux congressistes un salut émouvant.

Au nom des écrivains français, Aragon a répondu par un important discours sur la culture nationale et son rôle pour la lutte contre le prétendu nationalisme des fascismes.

La séance doit se prolonger tard dans la nuit, par les interventions de Jose Bergamin, le célèbre écrivain catholique d'Espagne de Langston Hugues, pour les écrivains noirs américains de Vichnievski (U.R.S.S.) de Mme Karin Michaelis de Nicolas Guillén de Pablo Neruda, et de Stephen Spendler.

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